Personne ne veut tuer personne !
La vie politique est violente. Je l’ai – plus brutalement que d’autres peut-être – appris à mes dépens. Les « petites phrases » ont toujours existé. Mais la vie politique n’est heureusement pas que violence et les pseudo-révélations dont les Français sont abreuvés dans la lamentable « affaire Bygmalion », devenue celle des comptes de campagne de la présidentielle, sont l’occasion de le rappeler.
Dernier exemple en date. L’Express titre en couverture : « Bygmalion : Comment Copé veut tuer Sarkozy » ! Surexposition médiatique, extraits de procès-verbaux publiés en violation du secret de l’instruction, mise en scène en forme de dialogue conduisant à ce que des auditions séparées soient présentées comme une confrontation, dramatisation politique inhérente au contexte de la primaire et de la pré-campagne présidentielle... Le sensationnalisme fait sans doute plus vendre que l’exactitude des faits !
Point n’est ici question d’en faire grief aux médias. Même si j’ai été, entre 2011 et 2014, l’un des responsables politiques français qui a consacré le plus d’énergie à critiquer les journalistes, j’ai su aussi saluer le travail de ceux qui, en mai 2014, ont révélé les faits de l’affaire dont nous parlons. Mais la capacité qu’ils ont d’« instruire à charge » demeure impressionnante. Et il se trouve alors toujours – c’est triste mais humain – des concurrents, souvent issus de sa propre famille politique, pour les alimenter en rumeurs les plus fantasques. Dont acte !
Pourtant, lorsqu’une procédure judiciaire est en cours, c’est aux juges, et à eux seuls, qu’il revient d’instruire … à charge et à décharge ! En ce qui me concerne, pas de scoop mais un fait : le 8 février, les juges me faisaient savoir qu’aucun élément ne justifiait que je sois mis en examen dans cette affaire. Alors restons calme ! Et, surtout, soyons un peu sérieux ! Chacun, à son tour, est entendu et personne ne mourra. Car au risque de décevoir les amateurs de sang, personne ne veut « tuer » personne !
Que les choses soient bien claires. Je n’ai de haine à l’égard d’aucun de mes concurrents. J’ai des points de convergence avec Nicolas Sarkozy comme avec Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire. Des différences aussi. Elles ne tiennent pas à des inimitiés personnelles mais à des divergences de fond : sur la méthode, le financement, la priorité des réformes à mener, l’appréciation du bilan des gouvernements 2007-2012, auxquels ils ont –ce qui ne fut pas mon cas – tous participé… Ne tombons pas dans le piège de ceux qui veulent artificiellement nous opposer !
Pour ma part, je n’ai aucunement l’intention de polémiquer. Je l’ai annoncé, je suis candidat à la primaire de la droite et du centre. C’est au projet que j’ai mûri, argumenté et chiffré, que je veux exclusivement me consacrer. Mon ambition est de passer à une France décomplexée en assumant une droite décomplexée. Il ne s’agit pas d’une droite populiste et excessive. Mais d’une droite fière d’elle-même, obsédée par le résultat et dont la main ne tremblera pas quand il faudra prendre les décisions nécessaires pour redresser la France. C’est ce projet que je veux présenter aux Français et aux Françaises. C’est ce projet que je veux expliquer, défendre et confronter pour que nous préparions, ensemble, le Sursaut français.
Qu’en pensez-vous ?