Meaux, une passion politique

J’ai eu la possibilité de servir très tôt la France comme directeur du cabinet de Roger Romani, ministre délégué aux Relations avec le Sénat, chargé des Rapatriés, entre 1993 et 1995, dans le gouvernement d’Edouard Balladur. Je dois beaucoup à Roger Romani, un chiraquien de choc, chaleureux et fidèle… Ma première fierté en politique est d’avoir, à ses côtés, contribué à améliorer la condition des Harkis et à témoigner, par une loi solennelle, de la reconnaissance de la République à leur égard.

J’ai su dès cette période que les banlieues étaient les nouvelles « terres de mission », pour ma famille politique. C’est ainsi que je me suis engagé à Meaux. Une ville que la gauche dirigeait depuis des années. J’y ai été élu maire en 1995. Je suis devenu député la même année. Le plus jeune de France ! Mais le plus jeune battu deux ans plus tard aussi…

Car en 1997, j’ai eu l’expérience personnelle de la défaite. Dans une triangulaire face au PS et au FN, j’ai perdu mon siège de député. Et là, j’ai compris que si nous voulions que les Français cessent d’avoir un regard si dur sur leurs hommes politiques, il fallait enfin dire les choses telles qu’elles sont, arrêter de se cacher derrière son petit doigt. Bref, assumer, sans langue de bois. Et pourtant, la langue de bois, je suis de ceux qui étaient formatés pour ça ! Sciences-Po, l’ENA : on m’en avait appris toutes les ficelles… C’est d’ailleurs ce que j’ai raconté dans un livre intitulé Ce que je n’ai pas appris à l’ENA : mon expérience de jeune Maire de Meaux, la découverte du métier, les erreurs de débutant, et, très vite, la satisfaction de voir avancer les chantiers qui vous tiennent à cœur.

Dans le même temps, j’ai continué le combat au niveau national. En 1998, je suis devenu Conseiller régional et, en 2004, j’ai conduit la liste des régionales en Ile-de-France. Ce combat fut difficile et nous avons été battus. Cela n’enlève rien au fait que 8 mois d’une belle campagne auprès de 12 millions de personnes, c’est une expérience inoubliable !

Mais c’est bien à Meaux que je me suis construit. Meaux c’est ma passion politique. C’est une part essentielle de ma vie. C’est là où, loin des débats parisiens, chaque jour depuis 20 ans, je me bats pour améliorer la vie de mes administrés. Meaux est à l’image de la France. Avec son centre-ville et sa cathédrale à l’ombre de Bossuet, qui côtoie une « ville nouvelle ». 53% de logements sociaux. 27 nationalités. Des tours et des barres. Des hommes et des communautés religieuses différentes qui doivent trouver leur place dans la vie laïque de la cité. Les difficultés quotidiennes : insécurité, pauvreté, chômage, communautarisme, échec de l’intégration… Pour relever ces défis, il fallait des réponses concrètes.

Avec mon équipe municipale, j’ai toujours fait de la sécurité une priorité. Vidéo-protection, police municipale, mobilisation de tous les services de la ville pour détecter les jeunes qui peuvent dériver… Et les résultats sont là, même si on peut toujours faire mieux. Les chiffres de la sécurité s’améliorent sur tout le territoire de la ville : le taux de délinquance a baissé de moitié entre 2004 et 2014.

La rénovation urbaine a changé le visage de la ville… Une personne qui aurait quitté Meaux dans les années 1990 et reviendrait aujourd’hui ne la reconnaîtrait pas. En 1997, Jean-François Richet sortait « Ma 6-T va crack-er ». Un long-métrage coup de poing filmé dans le quartier de Beauval à Meaux. L’abandon, la violence, les trafics, la haine, les rivalités entre bandes… Eh bien, la cité n’a pas craqué ! Et cela grâce à 20 ans de travail acharné. Dans les quartiers de Beauval et de la Pierre Collinet, rebaptisé Dunant, nous avons cassé la plupart des tours et grands ensembles des années 1960. Ces « caravelles », si mal nommées. 13 de ces tours ont déjà été détruites. Nous les avons remplacées par des logements à taille humaine. Nous avons décloisonné, favorisé l’accès à la propriété, encouragé le retour des commerces, développé l’offre culturelle. Nous n’avons pas attendu l’actuel gouvernement pour faire de la mixité sociale. Cela montre que s’il reste beaucoup à faire, il n’y a pas de fatalité dans les quartiers ! De nouveaux logements sortiront encore de terre avec notamment un quartier écologique, qui mêlera habitat social et habitat en accession privée.

Je me bats aussi, dans ce contexte de crise, pour ramener de l’emploi, avec la création de zones franches. Moins d’impôts, plus d’activité, c’est une formule qui marche.

Dans une ville qui était cloisonnée, divisée entre centre-ville et quartiers, j’ai insisté aussi pour introduire plus de convivialité, de liant, de vivre ensemble. Nous avons investi dans la culture, l’histoire, l’écologie… C’est ainsi qu’en 2006 nous avons ouvert le parc naturel du Pâtis, dans une boucle de la Marne. Il s’agit du plus grand parc naturel en secteur urbanisé de toute l’Île-de-France. Nous avons aussi monté l’opération Meaux plage qui rencontre un grand succès chaque été sur le cours de la Marne. En 2011, nous avons créé le Musée de la Grande Guerre. Un magnifique lieu de mémoire qui rappelle notamment que la bataille de la Marne, où le destin de la France s’est joué, s’est déroulée dans le Pays de Meaux.

De la sécurité, de l’autorité, de l’emploi, de la rénovation urbaine pour mieux vivre ensemble, de la culture, des valeurs, des projets communs… Voilà des recettes qui fonctionnent sur le terrain. Je suis convaincu que ce qui réussit à Meaux peut aussi fonctionner pour la France.

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