Après l’orage...
Sophie Marceau que j’admire comme des millions de Français, vient de déclarer dans une interview que j’étais « impur ». Une insulte. Comme cela. En passant. Qui pourrait lui en faire reproche ? La méchanceté gratuite, la violence verbale sont devenues tellement naturelles en France dans le débat public. D’autres se sont lâchés. Alors pourquoi pas elle ? Pourtant, je ne la connais pas personnellement. Je n’ai jamais eu avec elle le moindre différend. Ni la moindre conversation au fond. Non, au contraire, comme cinéphile passionné je vous l’ai dit, je l’admire.
J’aurais « rendu service » à la politique, dit elle, si je n’en avais pas fait. Mais que sait-elle au fait de mon action au service de la France ? Lorsque j’ai été ministre du budget, avec mon ami Thierry Breton, nous avons diminué les dépenses publiques, les impôts et les déficits. Ça n’a pas été inutile à notre pays… Comme député je me suis beaucoup engagé (comme elle) pour la cause des femmes, par exemple en permettant après un long combat l’interdiction de la burqa, ou en imposant par une loi qui porte mon nom et celui de Marie-Jo Zimmermann la parité dans les conseils d’administration. Comme maire enfin, je m’efforce de redonner de l’espoir à ceux de mes administrés à Meaux qui ne croyaient plus en l’action publique.
Depuis un an maintenant, après avoir subi une campagne de haine et de soupçons mensongers qui a eu peu d’équivalent dans notre histoire politique récente, j’ai entrepris par le silence un chemin de résilience et de reconstruction que je suis loin d’avoir achevé. J’ai seulement clamé mon innocence et dit ma sérénité et ma confiance totale dans le travail de la justice. Autant dire que les mots de Sophie Marceau m’ont blessé. Non pas qu’ils aient été les pires que j’ai eu à subir. (On est loin du terrible « Copé va retourner dans les égouts » hurlé en direct à la télé en mai 2014 par un éditorialiste !). Mais j’ai le souvenir des calomnies, des mensonges et des rumeurs affreux dont Sophie Marceau a elle même été victime. Et j’ai pensé, bêtement pensé, qu’en le lui rappelant simplement par ce petit texte, elle voudrait bien m’adresser un simple mot de regret…
Mais je l’admets volontiers, à cause d’une mauvaise angine un jour de 1980 je n’ai pas pu espérer devenir figurant dans « la Boum », alors que cette année-là, elle est devenue une star.