« Pourquoi revenir ? »

Je reviens d’un long voyage en France.

Des étables de Vieux-Reng aux usines Airbus de Toulouse, des parcs à huîtres de Cancale aux Fabs labs de Paris, des terrils de Forbach aux reliefs de Provence, des vignes du Sancerrois aux quartiers de Rillieux-la-Pape, des champs de la Beauce aux contreforts du Massif-central, pendant 18 mois, j’ai pris le temps de parcourir la France. Le temps de visiter chaque parcelle de cette terre de France, si riche de sa variété et qui résonne si fortement en nos cœurs.

Un long voyage auprès des Français, sans micro ni caméra. Parce que je voulais les entendre, écouter leurs angoisses, leurs joies, leurs souffrances, leurs rêves. Parce que je voulais aussi partager avec eux mes propres interrogations, mes doutes, mes craintes – et mes espoirs ! – sur l’avenir de notre pays.

On revient forcément différent d’un tel périple.

Ces dix-huit mois ont été une quête. Une quête personnelle, bien sûr, mais aussi et surtout une quête à la recherche du destin français. Et pendant ces dix-huit mois, j’ai vu un pays qui va à la fois très mal et très bien. Un pays qui va très mal car frappé d’une crise de défiance terrible, particulièrement violente à l’égard des hommes politiques, à l’égard desquels les Français instruisent un procès légitime en absence de résultats et en déconnexion avec la vie réelle. J’ai vu une France paniquée par la peur du déclassement, paralysée par la hantise de l’échec. Une France qui, faute d’alternatives crédibles, se réfugie dans la recherche de boucs-émissaires ou se résigne à l’exil intérieur, pointant du doigt tel ou tel au motif qu’il serait mieux loti. Mais un pays qui va très bien aussi, car la France regorge d’atouts, d’énergies, de talents à peine mis en valeur, comme si la réussite et l’excellence devaient rester cachées, de peur d’être jalousées. Dans ces quartiers sensibles méprisés ou ces zones rurales abandonnées, il y a des trésors d’intelligence qui restent inexploités !

Je me suis nourri de ces rencontres, de ces dialogues, de ces visages, qui m’ont accueilli, avec bienveillance, simplement, comme l’un des leurs, un Français parmi les Français. C’est dans ces échanges, autant que dans mon histoire familiale, que j’ai puisé la force de me reconstruire, de ne pas tout abandonner après ma « chute » de mai 2014.

Je ne pouvais résolument pas renier ce qui m’a construit depuis l’enfance : servir la France, lui rendre un peu de ce qu’elle nous avait donné, aux miens et à moi-même. Une terre, une patrie, des valeurs, un idéal républicain.

Et je me suis ainsi vite rendu compte que si j’avais perdu mon poste, mon honorabilité, ma réputation, j’avais retrouvé l’essentiel : ma liberté. La liberté de rencontrer, d’échanger, de réfléchir, de travailler. Et c’est cette liberté qui m’a permis de surmonter l’épreuve personnelle que je traversais.

Longtemps, j’ai porté en moi ces confidences, ces cris, ces colères, partout identiques : « On ne vous croit plus ! Vous ne le faites jamais quand vous êtes élu ! Qu’est-ce qui nous prouve que vous le ferez la prochaine fois, alors que vous ne l’avez pas fait avant ? » Je n’arrivais pas à les traduire autrement que dans des « posts » impressionnistes sur mon blog. Et puis un jour, au détour d’un échange animé, vivant, passionnant, en plein centre de la France, une phrase comme un déclic : « Dites-leur bien à Paris, ce que vous avez vu et entendu sur le terrain ! » Oui, il fallait que j’écrive tout cela dans un livre. Et ma liberté recouvrée me permettait d’en prendre le temps, de dire ce que j’avais entendu mais aussi perçu et, surtout, à quel point ces échanges n’ont fait que renforcer ma conviction que les Français ont tout lieu de croire en l’avenir.

Ce sont ces dix-huit mois d’une richesse exceptionnelle que j’ai rassemblés dans Le Sursaut français, qui paraît ce 20 janvier.

Ce livre a pour première ambition d’être la voix de ces Français, les Français que j’ai rencontrés et qui ne sont pas toujours écoutés comme ils le mériteraient. C’est à partir de ce qu’ils m’ont dit et pour eux que ce livre propose un diagnostic, une vision, une méthode, un projet radicalement neuf pour réussir à réformer notre pays et garantir l’avenir de nos enfants.

2016 sera l’année du débat d’idées. Il se concentrera à droite et au centre, alors que tout est déjà verrouillé au PS et au FN. Je souhaite que Le Sursaut français contribue à la qualité de ce débat. Il est d’une importance capitale car 2017, nous le pressentons tous, nous le savons tous, est la dernière chance pour échapper, à moyen terme, au déclin de la France.

Ce livre n’est pas une fin de soi. C’est un point de départ.

Je repars donc dès mercredi sur les routes de France pour échanger avec les Français sur la base de ces idées, avec un premier déplacement dans le Nord et à Lille. Car les remèdes que je propose n’ont de sens que si les Français y adhèrent et c’est avec eux que je veux en discuter et les confronter sans fard au réel.

Le débat est nécessaire et urgent !

Ensemble, avec pragmatisme et bienveillance, nous devons, nous pouvons, créer les conditions du Sursaut français !

A très vite,
Je vous embrasse,

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