Pour que Forbach retrouve une nouvelle espérance
Forbach toujours. Dans cette ville « minée » de 22 000 habitants, le FN a fait des scores énormes en 2012 comme en 2014 et 2015. 50% des voix dans certains quartiers, notamment ouvriers, pourtant essentiellement constitués d’un siècle d’immigrations successives : polonais, italiens, slovènes, turcs, maghrébins…
Les mines donnaient de l’emploi à tous et une forme de solidarité qui transcendait les différences. Au fond des houillères tous les visages étaient « noirs » de charbon et le travail était dur pour chacun ! Mais le dernier puits a fermé en 2004, après 40 ans de recul progressif de la sidérurgie… C’est non seulement l’économie qui s’est effondrée, mais aussi un art de vivre ensemble qui s’est fissuré en silence…
Le traumatisme demeure. Palpable. Aucune vision d’avenir ne semble proposée. Démographie sinistrée (-20% de population depuis les années 1980), chômage record (30% chez les jeunes !), délinquance, pertes de repères, crise identitaire, repli communautariste : tous les ingrédients sont réunis pour offrir des proies innombrables pour les extrémistes et les intégristes.
Pourtant, Forbach est très bien située, au cœur de l’Europe, à deux pas de l’Allemagne ou du Luxembourg si prospères… Le ciel est le même en Moselle qu’en Sarre ! Il n’y a pas de raison que ce territoire n’arrive pas un jour à se relever.
Mais je ressens sur les visages la nostalgie d’un âge d’or perdu –sans doute idéalisé- et l’inquiétude pour demain. Les plus âgés me disent à l’oreille « Notre vie est derrière nous, ce n’est pas cela qui nous soucie, mais que pourront faire nos enfants et petits-enfants ici ? »
Pas le droit de laisser les gens à la dérive. Pas le droit de rester silencieux. Il y a beaucoup trop de « Forbach » en France. L’engagement politique n’a aucun sens s’il n’amène pas à apporter concrètement une vision, une action et des résultats.
Je l’ai confié aux nombreux militants UMP présents. Le moment venu il faudra proposer une offre politique radicalement nouvelle aux Français. De leur adhésion dépendra l’espérance d’un "sursaut français".