Non à la marchandisation du corps humain !
Le 21 juillet dernier, la France a été condamnée par la CEDH pour avoir refusé de transcrire à l’état civil les actes de naissance d’enfants nés à l’étranger par gestation pour autrui.
Par cette condamnation, la CEDH pousse l’hypocrisie jusqu’à reconnaître aux Etats le droit de ne pas autoriser la GPA dans sa législation mais les oblige à reconnaître la parentalité de personnes ayant recours à une mère porteuse en dehors de ses frontières.
De quoi s’agit-il ? Il s’agit de payer une femme démunie pour qu’elle porte l’enfant d’un autre. L’enfant devient alors un objet qui s’achète, privé du droit de connaître sa mère, et la femme est exploitée dans une forme d’esclavage moderne, comme le dénonce si justement Sylviane Agacinski.
Avec cette décision, la France devra reconnaître la filiation d’enfants nés d’une mère porteuse à l’étranger.
C’est l’ouverture à la marchandisation du corps humain de la femme mais également à la monétisation des enfants sur notre propre territoire.
La France n’est pas obligée de subir cette situation. La France a jusque ce soir – 23h59 - pour faire appel de cette décision. Et a ainsi la possibilité de réaffirmer ses valeurs et de refuser publiquement de subir cette décision contraire au respect de la personne.
Faute de quoi, la France encouragerait directement le recours à des méthodes illégales dans notre pays, des méthodes qui portent atteinte à la dignité humaine.
A l’instar de la soixantaine de personnalités dont Jacques Delors ou Lionel Jospin qui avait également appelé, en 2014 dans le journal Libération, le président de la République à s’opposer publiquement à l’admission des contrats de mère porteuse, je souhaite que François Hollande fasse appel solennellement aujourd’hui de cette décision de la CEDH.
Quelle société voulez-vous pour les générations à venir, Monsieur le Président ?
Il est vital et urgent de réaffirmer avec force la défense de la dignité de la personne humaine et le respect de la vie en consacrant sans ambiguïté l’opposition de la France à la marchandisation des corps.