Ne plus reculer sur la condition des femmes !
Je ne suis pas particulièrement à l’aise avec le concept de la « journée » de la femme... Comme si identifier un jour dans le calendrier suffisait à solder la question de l’égalité... C’est un moyen facile de se donner bonne conscience à peu de frais. Au contraire, ce combat doit se faire au long cours tant il est vrai qu’on mesure la modernité d’une société à la place qu’elle réserve aux femmes. Hélas, la France est encore loin d’être parfaitement exemplaire à cet égard. Les inégalités sont persistantes dans la société, en politique, dans le monde de l’entreprise...
Parfois même, elles s’aggravent. Je pense en particulier à la dégradation de la situation des femmes dans certains quartiers, écoles, hôpitaux où la République, à force de reculer depuis 30 ans, a démissionné face à des comportements intégristes inacceptables : femmes ne pouvant sortir seules le soir sans se faire insulter ou stigmatiser, hommes qui refusent que leurs épouses soient auscultées par des médecins masculins, revendications d’horaires différenciés dans les salles de sport, salles de coiffures réservées aux femmes voilées, port répandu du voile intégral... C’est notamment pour dire « non » à cette effrayante vision d’une femme inférieure, que j’avais bataillé, avec le soutien des députés UMP de l’époque et malgré les réticences de l’exécutif (je me suis entendu dire « qu’on n’allait pas faire une loi pour 2000 femmes ! »), pour interdire le port de la burqa sur notre territoire. Je suis scandalisé aujourd’hui que cette loi ne soit pas appliquée au motif que cela indisposerait certains extrémistes... Ceux-ci font leur miel de notre faiblesse !
Dans le monde politique, c’est une évidence, la parité patine, malgré les progrès accomplis. Il est parfois de bon ton de s’indigner, à droite, contre la parité en politique. Je ne suis pas de ceux-là ! Il y a toujours mille raisons pour justifier le statu quo : la prime au sortant, à l’implantation locale... C’est une erreur. Quand j’étais président du groupe UMP, j’avais réservé des postes pour des femmes dans les élections internes. C’est ainsi que j’étais particulièrement fier d’avoir une Vice-présidente UMP à la tête de l’Assemblée nationale – Catherine Vautrin -, alors qu’il n’y avait autrefois que des hommes. De même une commission permanente était enfin présidée par une femme, en la personne de Michèle Tabarot, qui pilotait avec talent la commission des affaires culturelles. Lorsque j’ai présidé l’UMP, j’ai veillé à ce qu’une nouvelle génération de femmes soient têtes de liste aux municipales : Florence Berthout ou Delphine Bürkli à Paris, Camille Bedin à Nanterre, Fabienne Keller à Strasbourg, Marie-Louise Fort à Sens, Marie-Jo Zimmerman à Metz, Maryse Joissains-Masini à Aix-en-Provence... Elles n’ont pas toutes gagné, mais elles ont montré qu’en politique comme ailleurs, ce n’est pas le sexe qui compte, mais le talent et la compétence ! Je m’engagerai personnellement, dans les instances des Républicains, pour que ce combat de la parité ne soit pas sacrifié lors des prochaines investitures pour les législatives.
Dans le monde de l’entreprise, la situation n’est pas meilleure (voilà un domaine on l’on ne peut pas s’entendre dire que le « privé » fait mieux que le public) ! Le constat n’est pas nouveau et peut-être résumé en une formule : les femmes réussissent mieux leurs études que les hommes (37,7% des femmes de 25 à 54 ans ont un diplôme d’études supérieures contre 31,6% des hommes) mais sont moins bien payées durant toute leur carrière (de 19,2% selon les dernières données de l’INSEE pour l’année 2012). C’est ce différentiel qu’il faut réduire. Avec mon amie, la députée de Moselle, Marie-Jo Zimmermann, nous avions fait voter en 2011 une loi pour que la part de femmes ou d’hommes dans un conseil d’administration d’une grande entreprise ne puisse plus être inférieure à 20% en 2014, puis 40% en 2017. Il s’agissait de briser le plafond de verre qui freine les femmes dans leur carrière, de façon injuste, de prouver par l’exemple que les femmes ont toute leur place dans les instances dirigeantes d’une entreprise et de propager par le haut de nouvelles bonnes pratiques pour lutter contre les inégalités salariales.
Quatre ans après, cette loi est un succès : elle a fait bouger les lignes. Un seul chiffre pour l’illustrer : aujourd’hui, les conseils d’administration des entreprises du CAC40 comptent déjà 34% de femmes en moyenne, un an avant l’entrée en vigueur du seuil des 40%. Tout n’est donc pas encore parfait, mais une vraie avancée sociétale s’est déroulée.
Elle m’amène à penser une chose simple : il ne faut jamais céder sur nos principes républicains, au cœur desquels se trouvent l’égalité entre hommes et femmes et la conception d’une société équilibrée et ouverte qu’elle implique. Céder, nous l’avons hier trop souvent fait collectivement, par inconscience, naïveté ou parfois même lâcheté. Est venu aujourd’hui ce temps d’un Sursaut français où, sur ces sujets comme sur tant d’autres, la France que j’aime, républicaine, laïque, paritaire, libre, ne reculera plus !
N’hésitez pas à réagir !
Amitiés