Jean-François Copé en campagne contre la droite « qui recule »

En déplacement dans le sud, l’ex-président de l’UMP a revendiqué sa « différence » par rapport à ses concurrents à la primaire.

C’est Jean-Claude Gaudin lui-même qui a accueilli Jean-François Copé à Marseille, jeudi soir, pour la dernière étape de son déplacement de deux jours dans les Hautes-Alpes et les Bouches-du-Rhône. Le président de la fédération Les Républicains, Bruno Gilles, avait mis la permanence départementale, rue Sainte-Cécile, dans le Ve, à la disposition de l’ancien patron de l’UMP. Bruno Gilles, qui est aussi sénateur, n’a pas encore choisi le candidat qu’il soutiendra. Le maire de Marseille non plus, mais il a salué le « travail » accompli par Copé à la tête du parti, en affirmant que c’était sans doute « la raison pour laquelle les Bouches-du-Rhône lui avaient donné une large avance sur Fillon » lors de leur affrontement pur la présidence de l’UMP, en 2012. « Tu es un espoir pour notre famille ! » a lancé Gaudin à Copé, avant de s’éclipser. Dans un ballet parfaitement règlé, Guy Teissier, député des Bouches-du-Rhône et filloniste historique, a alors fait une brève apparition. Il est resté le temps d’entendre son collègue, Bernard Deflesselles, référent de Jean-François Copé dans le département, saluer la « détermination » de son champion.

Depuis sa déclaration de candidature, le 14 février, le revenant n’a pas décollé dans les sondages, mais ne se laisse pas abattre pour autant. « Comme je n’ai pas de bons sondages, je suis très stimulé », s’amuse-t-il. Il vante sa « différence », en ciblant en priorité Nicolas Sarkozy. On dit qu’il occupe le même créneau à droite que l’ex-chef de l’Etat ? Il récuse en affirmant que « la droite décomplexée est orpheline depuis dix-huit mois ». Autrement dit, depuis son « exécution capitale », selon la formule de Gaudin, en bureau politique de l’UMP. « La droite décomplexée, rappelle Copé, j’ai commencé à en parler après la défaite de 2012. Selon moi, ce sont les reculs qui nous ont conduit à l’échec. »

En finir avec « une droite qui a l’obsession de séduire des gens qui ne voteront jamais pour elle »

Son slogan, « On ne recule plus ! », est à double usage : il vise à la fois « François Hollande, qui recule tout le temps », et la droite au pouvoir entre 2007 et 2012. Quant à « la droite décomplexée », « ce n’est pas simplement un concept ,précise-t-il, c’est aussi un contenu ». Il veut en finir avec « une droite qui a l’obsession de séduire des gens qui ne voteront jamais pour elle » et promet, s’il est élu, de prendre « dès le 2 juillet un quinzaine de mesures pour débloquer la France, par ordonnances ». « C’est une grande différence avec Nicolas Sarkozy et François Fillon, qui veulent agir par référendum », précise-t-il.

Le référendum serait un alibi pour ne pas agir. « Sinon, pourquoi demander aux électeurs de voter des propositions qu’ils auront déjà approuvées s’ils vous ont élu, à un moment où les difficultés auront commencé à apparaître ? », demande-t-il. Convaincu que « tout se jouera dans les premières semaines » du prochain quinquennat, il estime qu’en prenant le temps d’organiser un référendum ou, pire encore, en passant par la loi, « ce qui prend en moyenne un an et demi », on « prend le risque de voir repartir à l’attaque tous les bêta-bloquants, syndicats, corporatismes, et de ne plus rien faire ».

Adepte du « commandement au sens noble du terme », qu’il qualifie de « thème central » de sa campagne, il se donne jusqu’en septembre pour convaincre que, contrairement à ses rivaux qui ont exercé les plus hautes responsabilités, il aura le « courage », s’il est élu, d’ « assumer » ses décisions.

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