La Cour de cassation confirme la condamnation de Franz-Olivier Giesbert et de deux journalistes du Point pour avoir diffamé Jean-François Copé

Mardi 8 janvier 2019, la chambre criminelle de la Cour de cassation a confirmé définitivement la condamnation de Franz-Olivier Giesbert, Mélanie Delattre et Christophe Labbé pour m’avoir diffamé, à l’occasion de la publication, le 27 février 2014, d’un numéro du Point titrant « L’affaire Copé ».

Cet article, dont les conséquences politiques et personnelles avaient été extrêmement lourdes, avait justifié, fait suffisamment rare pour être souligné, que je porte plainte en diffamation. Une première décision de condamnation avait été rendue par le Tribunal de grande instance de Paris le 9 septembre 2016 contre laquelle les trois journalistes avaient décidé de faire appel. Et, la Cour d’appel de Paris confirmant le jugement de condamnation le 27 avril 2017, les mêmes, préférant fuir leurs responsabilités en retardant le plus possible l’échéance finale, s’étaient alors pourvus en cassation.

Mais, cette fois, c’est clair : la déclaration de culpabilité des trois journalistes est définitive. Le Point est condamné à publier ce jour un communiqué judiciaire dans ses pages, reproduit ci-après, et à payer les frais de justice. Et les termes de l’arrêt sont à la fois très clairs et d’une implacable sévérité à leur égard.

D’abord, la Cour de cassation affirme que la Cour d’appel a eu raison de juger que l’article était diffamatoire et portait atteinte à mon honneur. Elle rappelle ensuite que la Cour d’appel a clairement exposé les raisons pour lesquelles les journalistes ne pouvaient invoquer une quelconque bonne foi.

Enfin, la Cour de cassation enfonce le clou en affirmant que « la circonstance qu’un article de presse traite d’un sujet d’intérêt général concernant une personnalité politique ne le dispense pas de fonder les allégations ou imputations diffamatoires qu’il est susceptible de comporter à l’endroit de cette personne sur une base factuelle suffisante, en rapport avec la gravité des accusations portées, et de faire preuve de prudence et de mesure dans l’expression ».

Dit autrement, et c’est l’essentiel, elle rappelle que la liberté de la presse et d’expression ne justifie pas que l’on salisse l’honneur d’un responsable politique sans aucune preuve, sur la base de quelques rumeurs et supputations que l’on relie entre elles à des fins malveillantes. Cinq ans après, le mal est fait. Mais au moins, mon honneur m’a été rendu.

Il est très rare qu’un journal de cette importance soit condamné en diffamation. Or, il l’a été trois fois de suite sur cette affaire, ce qui en dit long sur les intentions destructrices de son dirigeant d’alors, M. Giesbert, et de ses deux collaborateurs. Le 27 mai 2014, alors que je quittais mes fonctions de président de l’UMP en déclarant attendre que la justice, seule institution habilitée à le faire, confirme mon innocence dans l’affaire dite « Bygmalion » (ce que celle-ci a fait par la suite puisque je n’ai jamais été mis en examen alors que quatorze autres prévenus l’ont été puis renvoyés devant le tribunal correctionnel), M. Giesbert proclamait sur iTélé : « Copé va retourner dans les égouts, c’est sa place ! »

Je veux ici remercier celles et ceux qui ont bien voulu croire en ma parole et entendre mes dénégations face au déferlement de haine qui s’en est suivi. Et je veux inviter les autres à méditer l’incapacité d’une partie de notre société à respecter la présomption d’innocence.

Puisse cette décision de justice, dans sa sagesse, servir d’enseignement et d’alerte face au climat de violence et de haine qui s’installe peu à peu à l’égard des responsables politiques, dont on oublie trop souvent qu’ils sont d’abord là pour servir, du mieux qu’ils le peuvent, notre pays…

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