Après l’Allemagne et le Royaume-Uni, avec le Portugal, c’est la passe de trois

Le 8 mai dernier, dans ce blog, j’avais salué l’incroyable victoire de David Cameron au Royaume-Uni face à un leader socialiste au programme proche de celui de François Hollande. Le tout malgré des sondages désastreux et une campagne de presse agressive contre lui. C’était finalement la juste récompense du courage d’un dirigeant moderne qui avait pris des décisions difficiles afin de tenir ses promesses électorales. Une politique couronnée de succès : retour de la croissance, réduction des déficits, baisse du chômage. J’avais fait un parallèle avec la réélection de la chancelière Angela Merkel, en septembre 2013, reconduite pour la troisième fois au pouvoir car, après des années de réformes, initiées par Gerhard Schröder, elle a su conforter la puissance et la prospérité de l’Allemagne.

Des victoires de David Cameron et Angela Merkel, j’avais tiré un théorème simple : les dirigeants qui font ce qu’ils disent, dont la main ne tremble pas pour prendre des décisions nécessaires et mener des réformes courageuses, et qui obtiennent des résultats concrets et positifs sont réélus. Les autres sont désavoués par le suffrage universel et enregistrent des défaites électorales.

Une nouvelle preuve en a été apportée ce 4 octobre, avec la victoire de la coalition de droite au Portugal menée par le Premier ministre sortant Pedro Passos Coelho arrivé devant les socialistes et l’extrême gauche. Après l’Allemagne et le Royaume-Uni, c’est la passe de trois ! Bien-sûr il n’a pas obtenu de majorité absolue, mais sa victoire est tout de même un exploit alors qu’il y a quelques semaines encore il était donné battu.

Je connais bien Pedro Passos Coelho, j’ai eu l’occasion d’échanger avec lui quand j’étais président de l’UMP. Il est courageux et sincère. C’est l’anti-Tsipras et il a fait du Portugal l’anti-Grèce. Quand il est élu en juin 2011, le Portugal est au bord du gouffre. Pour éviter la banqueroute, le Portugal avait dû accepter en mai un plan de sauvetage négocié avec l’Union Européenne et le FMI d’un montant de 78 milliards €.

Dès qu’il est élu, Pedro Passos Coelho met en place une politique de réformes drastiques : augmentation de la durée du travail, baisse du traitement des fonctionnaires, hausse de la TVA, augmentation de l’âge de départ à la retraite, gel du salaire minimum, réduction des prestations sociales, suppression du quart des mairies, assouplissement du marché du travail, privatisations…

Plus de 4 ans après, les résultats sont là : le taux de chômage est passé de 17,5% en janvier 2013 à 12,4% en juin 2015 ; le déficit public était à -7,4% il sera à -3,1% à la fin de l’année (mieux que la France) ; la croissance atteint 1,6% au-dessus de la moyenne européenne. Le Portugal a même pu rembourser en avance ses échéances au FMI. Spectaculaire. Evidemment, tout n’est pas rose, près de 20% de la population vit par exemple avec 411 € par mois mais chacun a bien compris que la situation aurait été infiniment plus grave pour l’ensemble des Portugais sans toutes ces réformes. Personne ne peut nier que, grâce à ses efforts, le Portugal a évité un scénario à la grecque. Le risque de banqueroute est éloigné. Le pays est assaini et peut dorénavant regarder plus sereinement vers l’avenir. C’est bien pour cela que les Portugais ont renouvelé leur confiance à l’équipe de Pedro Passos Coelho !

Alors, comme je l’avais écrit après la victoire de David Cameron, j’ai envie de redire cette conviction qui est de plus en plus ancrée en moi : le courage de faire de vraies réformes et de se sentir comptable d’une obligation de résultat doivent devenir les deux moteurs politiques du sursaut français.

Qu’en pensez-vous ?

A très bientôt.

JFC

Illustration : Tour de Belém à Lisbonne.

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